Quand l’amour amène vers destruction, histoire de schémas d’hommes

« Un riche planteur succombe au charme fatal d’une belle aventurière. La sirène du Mississipi de François Truffaut est le récit d’une passion sulfureuse, porté par un couple flamboyant : Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve.« 

Décors exotiques, tenues de safari, un homme musclé, courageux, aventurier, une femme belle, « douce » et « délicate », nous sommes sur l’île de la Réunion. Nous pourrions croire à une idylle, une magnifique histoire d’amour. C’est ce que veut nous faire croire le scénario.

Nous découvrirons que, par amour, cet homme perdra tout : sa vie, son argent, sa maison, ses amis, sa liberté de mouvement, et surtout sa liberté de cœur et d’esprit. Il se fera empoisonné par elle, et continuera l’aventure poussé par un soi-disant amour…

A la fois, elle est la femme, mais une fausse épouse et aussi son amoureuse, mais avec un faux amour… Il ira jusqu’à la remercier d’avoir tout perdu, jusqu’à braver la police, commettre un meurtre pour la sauver… La folie d’un esclavage dans laquelle beaucoup choisissent de rester, par fuite. La liberté fait peur. Alors il est facile d’aller nous enfermer avec autrui, nous assembler avec des êtres qui ne sont que prison. Ce film démontre le courage dans sa plus grande tromperie : celui de se croire un super héros, au lieu de couper avec des personnes malsaines, sournoises et calculatrices.

Le courage du vrai homme, du masculin, comme du féminin, est de se libérer de ces & ses emprises nocives. Emprisonnés dans des carcans, nous ne savons où est l’amour vrai et la vraie liberté.

En allant plus loin, la symbolique de ce film est majestueuse. Au commencement, l’histoire débute par un accomplissement. Il a créé des affinités avec une femme qu’il n’a jamais rencontrée. Ils ont prévu de se marier. Elle fait un long voyage pour le rejoindre. Elle a surement tout abandonné, sa famille, ses proches, pour être auprès de lui, sur cette île à des milliers de kilomètres de son univers. Peut-être est-ce un 1er pas vers l’amour vrai : couper avec l’ancien. Ils ont tout à créer ensemble. Les fondements d’une relation sont là. Les échanges sont nourrissants et constructifs. Et un sentiment apparaît, surement profond.

En un claquement de doigts, en un tournant de révolver, dans cette aventure du nouveau monde, tout bascule. Une femme, qui utilise l’identité de la future mariée, crée une imposture. Son joli visage, sa douceur angélique apparente, cache une vérité bien décevante et une sournoiserie profonde.

Plusieurs indices indiquent à l’homme qu’elle n’est pas ce qui elle prétend être. L’attraction physique et la légèreté apparente ont raison de la lucidité de Bébel et de sa clairvoyance, alors qu’il incarne un chef d’entreprise respecté et intègre, se tenant droit, gérant parfaitement bien son entreprise qu’il affectionne. Son discernement est complètement annihilé. Il fonce. Il se marie avec celle avec laquelle il se croit être en affinités profondes, celle de ces longs échanges, celle à qui il confiait ses envies profondes.

La confusion est là. Il ne connaît pas assez ses profondeurs, ce qui l’anime vraiment. Le désir fondamental est détourné. Ce feu qui éveille le désir des profondeurs a été nié par le feu des épousailles superficielles, qui apparaissent si succulentes. Ah, la séduction !

Tout est tromperie. Mais le principal protagoniste l’ignore. L’ignorance dans toute sa splendeur le pousse vers une course mortelle. La confusion qui est née dans sa tête et dans son cœur, l’amène inévitablement vers une succession de péripéties nauséabondes. Il s’en satisfait. Quand va-t-il arrêter ?

Il ira jusqu’à vendre tout ce qu’il a construit, toutes ses parts dans sa société, dans le paradis qu’il s’était créé, après que sa fortune se soit volatilisée et qu’elle eut tout emporté. N’est-ce pas vendre son âme au diable ? Il s’accroche à celle qui l’empoisonnera plus tard, inconscient de ses désirs profonds et de ce qui se joue en lui.

Pour une femme, fatale évidemment dans tous les sens du terme, pour une représentation qu’il a de l’amour, une femme complice du meurtre de celle qu’il devait épouser, de la vraie épouse, il ira jusqu’au suicide. Vampirisé jusqu’au bout, dans le film, il ne se réveilla pas.

Cet épisode est significatif de schémas véhiculés et qui habitent en nous. Nous ne savons plus distinguer ce qui est sain de ce qui ne l’est pas.

Quand nous n’avons jamais découvert une relation basée sur la confiance réelle, celle des profondeurs, l’attractivité de la matière, même si nous sommes dans une approche spirituelle, peut nous gagner et avoir le dessus. La victoire n’est pas celle que nous escomptions, mais nous ne nous en rendons pas compte.

L’épuration de nos schémas pourrait être une direction pour enfin nous libérer de ces attractivités sympathiques en apparence, mais finalement nocives. D’expériences en exploration de nos profondeurs, nous avançons vers la lumière. Nous sortons des jeux et des déguisements et allons vers la réalité de l’être et du couple sacré.

Tendresse,

Carole

Rêveuse, conteuse, poète, écoute, accompagnement (rdv tel-skype-zoom), camérawoman pour les bonnes causes, fondatrice de l’Espace Chrysalide & co…  

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Expression Corporelle & Artistique Espace Chrysalide

Ecrits par © Carole, rêveuse, conteuse, poète, conférencière, accompagnement (Bordeaux ou skype-téléphone), distributrice de paillettes camerawoman pour les bonnes causes & Fondatrice de l'Espace Chrysalide Bordeaux Chartrons Bacalan Saint Louis - Contact : espacechrysalide@outlook.com

Une réflexion sur “Quand l’amour amène vers destruction, histoire de schémas d’hommes”

  1. Merci Carole pour cette belle analyse….
    Il me semble avoir déjà vu ce film il y’a longtemps, mais évidemment pas avec ce regard là…
    Je suis tout à fait en accord avec ce que tu développes.
    Je t’embrasse bonne journée.
    Bisous Éric

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