Du prix du silence à la libération de la parole, libération de l’horreur : Adèle Haenel

Focus sur une situation. Le phare s’allume dans la journée et dans la nuit.

 

Une question est soulevée, montrée, dénoncée avec beaucoup d’excès semble-il pour ceux qui refusent peut-être d’entendre les cris et les bruits, à partir d’un homme représentant la gloire, le succès et l’infamie.

 

Nous parlons avant tout du meurtre du silence, de celles qui sont restées cachées et terrées pendant des années. Ou celles qui ont parlé et ont été rabrouées. Celles qui n’ont pas été entendues de leur propre mère ou père quand elles ont osé en parler effondrées.

 

Tous les ingrédients cocktails dont peuvent se nourrir les médias, sont présents. Les témoignages sont révoltés, écœurés dans les 2 camps. Mais, en réalité, tout ceci dépasse les protagonistes. Il ne s’agit pas d’un criminel ou ex-criminel si cela est possible et d’une ou des victimes. Il s’agit de prendre conscience du réel, des actes insidieux et violents que des hommes de pouvoir, d’argent se permettent, qu’ils soient médecins, entraîneurs sportifs, religieux… Qu’ils soient haut placé ou au bas de l’échelle, les conséquences sont les mêmes, sauf quand ils sont mis en avant par une société aveugle, attirée par le cliquant. Comment se réparer quand l’oubli est impossible et que l’acteur de la plaie est en plus montré et honoré ? Tout ceci est symbolique et éclate au grand jour.

 

 

Toutes ces femmes qui ont connu l’horreur

Le gouffre

Le néant

La perte d’identité

La salissure qui leur colle à la peau, des années, toute une vie

La blessure et la cassure de leur corps

Des années à essayer de se reconstruire… y arriver ou pas…

Dans le murmure de leurs secrets, la honte, la culpabilité

Avec des relations aux hommes traumatisantes

 

Doit-on être laides pour que les hommes nous laissent tranquilles ? ou pour exister ?

Doit-on toujours être surhumaines pour repousser un homme fort pris par des pulsions subites ? Cela l’arrange de croire la femme, ou la jeune fille, l’enfant consentant alors qu’elle est figée de peurs, enfermée dans son corps, face à la monstruosité qui s’annonce. Elle se taie avant, pendant et après. Elle est tétanisée. Comment dire non quand on a 5 ans, 10 ans, 11 ans, même quand on est adolescentes ou jeunes femmes ? Comment dire non à un père, un oncle, un cousin ? Quelque soit l’age, l’horreur reste l’horreur. Personne ne peut dire quoique ce soit à ces femmes qui ne se sont pas opposée à leur bourreau au moment des faits. Tout va si vite. Le prédateur est souvent prédateur depuis longtemps avant, et face à l’innocence des victimes, des biches magnifiques qui courent dans les forêts, dans les champs, il ne fait qu’une bouchée. Tels des chasseurs, ils sont à l’affût et ils tirent. Ce n’est que du gibier pour un moment de gloire, de domination sur autrui. Ils sont satisfaits mais en demande toujours plus. Insatiables, ils courent d’autres proies dans les rues, dans leur environnement social et familial. Est-ce que ces acteurs qui se révoltent pour le départ d’une femme d’un événement supposé mettre en lumière des talents brillants, élus, ont déjà entendu relatés des amis, des proches, leur enfant, leur femme, ayant vécu ces abominations ?

 

Doit-on être soumises pour que les criminels s’astreignent à mettre des femmes dans leur lit pour parfaire des désirs inavoués, nous prenant pour des poupées, un vulgaire jouet, joli qu’ils peuvent utiliser à leur gré, quelques secondes, ou toute une nuit ou des années, sans aucune humanité.

 

Quelle femme n’a subi aucune agression, ni aucune violence verbale sexuelle ou physique, aucun sexisme, aucune ? Pour certains hommes, ce sont des attitudes naturelles. En bon prédateur, la femme peut être sifflée dans la rue, même si elle est une enfant, même si elle est accompagnée. Elle peut être même pourchassée, qu’elle soit entourée ou seule. Le prédateur a hélas de la constance. Il ne va rien lâcher jusqu’à ce qu’il y arrive. Il est prêt. Qu’il utilise un tour de passe-passe avec de l’alcool, des drogues, sa force physique ou une conviction malsaine, une intimidation de part sa place dans la société, il va détruire le petit moineau qui chantait si bien, qui tentait de déployer ses ailes. C’est une épreuve effroyable qui mortifère la personne des années. Sa plus grave maladie est le mutisme.

 

Combien d’années ces quelques secondes, quelques minutes vont mettre à s’effacer, se guérir, être transcendées ?

 

Chanson sublimissime à écouter et tellement pertinente dans une douceur extrême !

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Doit-on accepter de glorifier le travail d’un professionnel brillant, et de le mettre en lumière, malgré l’atrocité dont il est porteur, dont il est capable et qu’il a déjà hélas assouvi et ce plusieurs fois ? Pourrions-nous considérer qu’un tel homme soit dans son humanité ou pourrions-nous dire qu’elle n’est pas encore formée ou qu’il n’a pas encore muté, emprisonné dans son animalité ? Plusieurs écrivains en parlent dont Annick de Souzenelle. Elle nous éveille sur nos animaux intérieurs qu’il nous reste à dompter, à apaiser.

 

Est-ce qu’un homme ayant acté plusieurs atrocités est aujourd’hui en paix avec lui-même, son passé et peut s’offrir d’explorer le vivant et de se laisser mettre en lumière dans son intégrité ? Ou en est-il de son intériorité pour prétendre à une réelle humanité et ainsi rapporter un bienfait d’une oeuvre qui a vu plusieurs femmes être sacrifiées ?

 

Si nous voulons dépasser le monde animal, il faut d’abord le traverser, en se confrontant à ce qui semble des monstres intérieurs. Prenez l’exemple de la peur qui est représentée par l’un de ces animaux. La nommer, c’est déjà une façon de la prendre en main et de se donner la possibilité d’apprendre de cette peur. Interview d’Annick de Souzenelle de 2014 

 

Basile de Césarée, Père de l’Eglise du IVe siècle, l’avait bien dit : « C’est une foule immense de bêtes sauvages que tu portes en toi. La colère est un petit fauve quand elle aboie dans ton cœur. La ruse qui se tapit dans une âme perfide n’est-elle pas plus sauvage que l’ours des cavernes ? L’hypocrisie n’est-elle pas une bête féroce ? L’individu aux invectives mordantes n’est-il pas un scorpion ? Celui qui sombre dans la vengeance n’est-il pas plus dangereux qu’une vipère ? Quelle sorte de bête sauvage n’est pas en nous ? » (…) Que faire de ces « bêtes sauvage » évoquées par Basile le Grand ? Ce n’est pas en essayant de les retenir derrière les grilles des interdits qu’elles cesseront de ruiner nos terres et de nous précipiter dans l’abîme ; il est sûr, en effet, qu’elles saperont leur geôle ou s’en échapperont sournoisement, n’en poursuivant pas moins leur œuvre destructrice.  Article transformer le cosmos

 

Nous restons continuellement dans la matrice d’eau. Nous sommes confondu avec elle, noyé en elle, c’est-à-dire noyé dans notre inconscient, noyé dans un monde psychique cruel. (…) Le drame de l’oubli : c’est pourquoi il est important de sentir à quel point nous sommes dans une errance dans la matrice d’eau. article Corps, lieu d’accomplissement

 

Doit-on accueillir un criminel qui a purgé sa peine ou pas ou peu ou quasi rien, sous prétexte de son talent ? Le  brillant éclatant à l’extérieur doit-il faire oublier l’horreur qu’il a fait vivre et auquel il survécut, alors que ses victimes essayent de se reconstruire, et ont peut-être quitté le visage de la honte pour connaitre le pardon et la transcendance.

 

Un criminel doit-il rester invisible tout le reste de sa vie ? Un criminel est-il un récidiviste ? N’y a-t-il pas une autre vie possible, plus intègre, plus éloignée du système, plus humble après autant de perfidie ? L’orgueil n’est-il pas toujours présent de se montrer, remontrer  à l’affiche et à la lumière des projecteurs constamment et profiter encore et toujours des femmes ? Est-ce qu’à partir d’un certain âge nos pulsions s’arrêtent d’elles-mêmes quand nous n’y faisons rien ?

 

Bien sûr personne n’est parfait. Mais j’ai au moins besoin d’intégrité dans mes choix. Je fais acte de discernement dès que possible et, quand il s’agit d’un livre par exemple, je laisse ce qui n’est pas en corrélation intérieur et extérieur sur les rayons des librairies. Et si par mégarde, j’ai fait entrer dans ma bibliothèque personnelle un écrivain qui s’avère être dans une direction qui est malsaine et surdimensionnée, je préfère remettre le livre à la poubelle ou en tous les cas ne pas le garder.

 

L’ignominie passée peut elle être oubliée du présent quand elle apparaît à l’affiche comme pour nous remettre en mémoire l’épreuve la plus douloureuse, brandir un ancien criminel, reconverti ou toujours porteur de sa perversion ? Est-ce qu’il est devenu différent ou se maintient-il en secret dans ses pulsions ? Ne pas accuser, ne pas condamner, mais hélas, ne pas nous leurrer, ni mettre un voile sur un passé qui n’est pas forcément transformé.

 

J’ai été jurée aux assises de Bordeaux. Ce fut l’horreur d’écouter, d’entendre, de voir, de reconnaître les éléments accablants… mais moins que l’horreur subit des victimes présentes à la barre.

 

J’ai entendu le témoignage de cette femme, grande mère, « attrapée » et forcée par son gendre, restée dans le mutisme dès années. Deux ans à attendre, avant que le procès ne commence. Et le traumatisme semblait être aussi présent que le 1er jour. Son avocat nous le confirma. Elle était toujours en état de choc. Sa réaction était surprenante et inattendue. Et je m’en souviendrais toute ma vie.

 

Dans le procès qui suivit, ce fut 2 fillettes, des sœurs, face à leur propre père et grand père, avec la complicité de leur mère et grand mère. Je n’ai pas pu rester plus de 2 minutes. Je suis partie tellement les 1ères lignes lues par le juge étaient insoutenables.

 

Un meurtrier peut très bien être une personne brillante, distinguée, élégante d’apparence ou bourrue. Et alors, le paraître doit il prendre le dessus sur un monde refroidissant, arrogant et subversif ?

 

Chanson sublimissime à écouter !

« Chanson sans peur » de Vivir Quintana, accompagnée par El Palomar

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Entendons le cri des femmes ! Et félicitations !

 

Pour toutes ces femmes qui restent droites, dans leur intégrité et qui posent acte pour porter plainte par exemple, malgré le fait que certaines voient des portes se fermer, qu’elles se réjouissent.

 

C’est surement les portes de l’enfer et de la misère qui se referment face à leur talent et grandeur en humanité. D’autres portes s’ouvriront et sont prévues pour elles : celles où elles sont accueillies, honorer pour leur sagesse, leur courage. La Vie sera toujours là en soutien.

 

Peut-être que le monde du cinéma se fermera en France pour certaines, ou dans un autre pays mais qu’un univers va se mettre à les inviter, ou que le chant va se manifester dans leur vie, la danse ou un autre art dans lequel elles vont exceller en toute bienveillance et en sentant protégée, à l’abri, dans un environnement sain où elles peuvent s’exprimer pleinement.

 

Aujourd’hui, nous parlons. Nous arrêtons de nous taire, de laisser faire. Aujourd’hui nous sommes face à la dualité et honorons l’unité ! Nous sommes dans la joie et dans la lumière d’être pleinement une femme. Lire aussi mon article la femme dans son entièreté,  l’article sur les peurs, même s’il est sous le ton de la légèreté pour faire passer des messages profonds.

 

C’est une histoire de responsabilité de conscience, qui interpelle l’humanité sur ce sujet. L’article n’est pas lié à un genre, une femme comme un homme peut être porteur de violences intérieures et capable de passage à l’acte.

 

 

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L’ex-compagnon Sandrine Bonnaire ne montrait aucun signe de violence. Il s’était même montré extrêmement calme pendant leur 4 ans de relations. Ce n’est que lorsqu’elle a souhaité arrêter la relation qu’il s’est mis à la brutaliser. Le calme et la douceur extérieure peuvent être des masques et ne sont aucunement un signe de confiance alors que cela peut rassurer une femme. Je l’ai aussi dis plusieurs fois à mes amis hommes qui cherchent souvent la douceur d’une femme alors qu’elle se révèle être tromperie et qu’une image extérieure.

 

« Il est important de parler. (…) Le traumatisme, c’est dans ma chair. Mon corps me le rappelle. J’ai des séquelles » Sandrine Bonnaire

 

Lire aussi mon article « Identifier mal-être dans le couple… Et s’il s’agissait de… »

et également Dignité & respect… l’éternel fondement de la relation entre hommes & femmes

 

Lire aussi mes autres articles sur la confusion entre être amoureux et être en relation d’amour profonde, l’amour vraiamour vrai… Quand la vérité sort de la bouche des enfants ; Sortir de la souffrance & découvrir la vie : Amour sincère

Invitation à lire aussi mon dernier né : Esprit, Joie & Gourmandises !

 

Tendresse et courage à toutes les femmes qui trouvent l’énergie et la force en elles de se relever, de se redresser, et à tous ces hommes qui ne se laissent pas briser par des femmes violentes et manipulatrices.

 

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Tendresse,

Carole

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Expression Corporelle & Artistique Espace Chrysalide

Ecrits par © Carole, rêveuse, conteuse, poète, conférencière, accompagnement (Bordeaux ou skype-téléphone), distributrice de paillettes camerawoman pour les bonnes causes & Fondatrice de l'Espace Chrysalide Bordeaux Chartrons Bacalan Saint Louis - Contact : espacechrysalide@outlook.com

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